Table ronde sur le rôle des formateurs dans la société au SYCFI le 12 novembre
Auteures : Esther Gagneux publié le 15 novembre 2024
Notre directrice, Sandrine Baslé, est intervenue le 12 novembre lors de la journée nationale du Syndicat des Consultants-Formateurs Indépendants (SYCFI).
Elle représentait notamment le GARF (Réseau des acteurs & responsables formation), dont elle est membre en tant que co-responsable de la Commission juridique.
Son intervention s’est faite dans le cadre de la table ronde sur le thème :
“Comment les conseillers et les formateurs peuvent-ils influencer positivement la société et contribuer à la création d’un monde meilleur et plus équitable économiquement et socialement ?”
La table ronde était animée par Martine Guerin, présidente du Sycfi, et les intervenants étaient Jacques Faubert, président de ADEVCOMP, Iamvi Totsi, présidente du CITI, et Sandrine Baslé, directrice de Qualiview Conseil.
Le rôle crucial de la formation et des formateurs dans notre société
Iamvi Totsi estime que, dans cet environnement très complexe et qui évolue en permanence, la transmission des connaissances et le développement des compétences ont un rôle primordial pour consolider la démocratie et la cohésion sociale.
Des recherches ont été menées sur la plus-value de la formation et des programmes éducatifs pour les citoyens.
Il en résulte notamment que :
- Une formation développe l’esprit critique : la personne formée sera en mesure de mieux traiter et comprendre l’information qu’elle reçoit.
- Une formation développe la résilience et donne ainsi une agilité cognitive : elle permet à la personne de mieux identifier, traiter et se servir des opportunités de son environnement.
Cela signifie que la formation est beaucoup plus qu’une simple accumulation de savoirs ou un développement des compétences : c’est un véritable process cognitif.
Par conséquent, les formateurs ne sont pas uniquement des pédagogues, mais il s’agit de véritables acteurs sociaux.
Les formateurs indépendants : l’importance du collectif
Martine Guérin rappelle pour les formateurs indépendants l’importance d’adhérer au Sycfi, pour pouvoir peser auprès du Ministère du Travail en tant que syndicat.
Elle souligne également le fait qu’il faille être extrêmement compétents en tant que formateurs indépendants dans ce marché de la formation très concurrentiel, et se former régulièrement.
La nouvelle posture du formateur ne sera pas dans le solitaire mais dans le collectif, confirme Iamvi Totsi.
Les formateurs indépendants : connaître le marché et les critères de choix des entreprises en termes de formation
Sandrine Baslé explique que les entreprises, en termes de formation, choisissent en général d’une année à l’autre le même prestataire. Une fois sur dix, elles font appel à un nouveau prestataire : c’est ici qu’il faut être prêt à répondre à leurs besoins.
Les trois grandes catégories d’achat de formation sont les suivantes :
- les formations obligatoires
- les formations transversales (bureautique, anglais, management, etc)
- les formations métier (appel à des spécialistes)
La connaissance des attentes des entreprises est cruciale pour les formateurs qui vont répondre à leurs besoins.
De plus, Jacques Faubert insiste sur le fait que les formateurs doivent être extrêmement attentifs à ce qui les entoure, au marché. La veille est un aspect fondamental dans le métier de formateur, surtout dans un monde plein d’incertitudes, beaucoup plus changeant qu’il y a quelques années.
Le formateur doit être, selon lui, un “créateur de confiance” : il accompagne ce dont les gens ont envie et sont capables de faire, avec une vision transverse. Plus on est capables de comprendre ce qui se passe dans l’entreprise et d’accompagner ceux qui font le changement de l’entreprise, meilleur c’est. Les formateurs sont définis par Jacques Faubert comme des “méta-accompagnants”.
L'environnement réglementaire que les formateurs doivent connaître
Sandrine Baslé nous ramène à la loi : la définition d’une action de formation a évolué en 2018, avec une définition plus large. Ceci peut constituer une opportunité pour les formateurs.
Depuis la loi de 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel, la définition est la suivante :
“L’action de formation se définit comme un parcours pédagogique permettant d’atteindre un objectif professionnel.
Elle peut être réalisée en tout ou partie à distance.
Elle peut également être réalisée en situation de travail.”
Selon le Code du travail, les entreprises ont deux obligations :
- L’adaptation au poste de travail
- Le maintien de l’employabilité
Il n’existe même pas une obligation formelle d’avoir un plan de développement des compétences.
Les formateurs ont tout intérêt à bien connaître la loi, et à comprendre comment s’insérer dans un contexte de réponse aux deux obligations ci-dessus.
Selon Jacques Faubert, la loi de 2018 n’a pas été assez prise au sérieux, notamment en termes de développement des compétences.
Les entreprises les plus en pointe sont celles qui réussissent à créer du lien entre compétences et performance, par exemple en revisitant leur management.
Conclusion
Ce qui est à retenir, pour Jacques Faubert, si en tant que formateurs indépendants on souhaite continuer à exister dans les années à venir :
- Avoir une posture d’accompagnant, être en phase avec la vie de l’entreprise
- Être dans la co-construction
- Pouvoir apporter quelque chose dans le débat entre donneurs d’ordres et opérateurs : ne pas être dans une position “soumise”
- Exigence de responsabilité, de coopération loyale, de respect des rôles et de l’éthique professionnelle de chacun entre l’entreprise, l’OPCO, la branche et le formateur
Lors de la table ronde, est également rappelé le prochain rendez-vous important : les 70 ans du Garf les 3 et 4 décembre prochains.
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