La Blockchain sert à certifier de la donnée à bas coût

Auteure : Sandrine Baslé , publié le 28 novembre 2018

Claire Balva co-fondatrice et CEO du cabinet de conseil Blockchain Partner, s’est exprimée sur “ les prérequis pour mettre en place un projet blockchain”, le 27 novembre 2018, au Congrès Blockchain Corp, à la Cité Universitaire à Paris.

10 projets blockchain sont au stade du prototypage en France aujourd’hui

A ce jour, il y a peu de projets blockchain en production en France : “Une dizaine de projets sont au prototypage” déclare Claire Balva. En revanche, beaucoup d’entreprises cherchent à comprendre de quoi il s’agit. Elles sont au stade de l’acculturation : “de plus en plus les entreprises nomme un référent blockchain ; c’est déjà une première étape”. Le plus difficile, selon Claire Balva, est de trouver les profils techniques qui permettront de se lancer. Les profils spécialisés sur la blockchain sont rares. Claire Balva conseille aux entreprises de se lancer même si cela paraît difficile : “c’est un pari sur l’avenir qu’il faut prendre, même s’il est difficile de chiffrer le retour sur investissement”. C’est ce qu’a fait Carrefour qui travaille sur la traçabilité des poulets d’Auvergne : “Nous avons formé leurs équipes et maintenant ils sont autonomes sur leur projet”. C’est un moyen pour Carrefour d’acculturer leurs équipes.

La blockchain sert surtout à certifier de la donnée à bas coût

La blockchain est utilisée comme un notaire numérique décentraliser, ce qui permet de certifier de la données à bas coût : “nous mettons des identifiants qui prouvent l’identité du document ou de données numériques, c’est le cas d’usage le plus fréquent”, explique Claire Balva. Dans ce cas, la blockchain est utilisée comme commencement de preuve. Claire Balva travaille actuellement avec l’Etat de Genève en Suisse : “Nous certifions l’équivalent des K-Bis français et cela permet de lutter contre la fraude : n’importe qui peut vérifier l’intégrité du document sur le site de l’Etat de Genève”. Ce cas d’usage est relativement facile car l’organisation ou l’entreprise peut décider de le faire elle-même et il n’y a pas, selon Claire Balva, d’enjeu politique. Enfin, pour la mise en oeuvre, il existe des solutions sur étagère sur le marché comme celle de son entreprise (datatrust), ce qui réduit les coûts.

La blockchain est une technologie qui remplace un intermédiaire

L’équipe de Claire Balva est aussi en production sur un projet blockchain avec l’ANFR : “cela concerne les fréquences wifi libres de droit qui vont servir pour l’internet des objets : il y a de plus en plus de demandes et il y avait un besoin de répertorier les fréquences”. Ce registre sera transparent. Certains acteurs, comme Station F par exemple, participeront à la certification des fréquences.

Enfin, l’équipe de Claire Balva travaille actuellement sur une solution de monnaie inter-entreprises qui sortira dans les prochains mois.